L’émotion brute au cœur d’un tournage en Valais pas tout à fait comme les autres
« C’est la plus belle sortie en montagne que je n’ai jamais faite », des mots simples et pourtant si forts qui pointent avec cette sincérité si touchante, le ressenti de Gianluca, photographe et vidéaste, qui n’en est pourtant pas à sa première exploration !
Vous avez découvert il y a quelques jours le film de Sembrancher, des images qui nous immergent durant moins de 2 minutes au cœur de l’environnement exceptionnel dans lequel nous avons l’immense chance de vivre. Un patrimoine environnemental unique, riche d’une nature et d’un biotope préservés, où chaque panorama nous invite à une immersion presque intime avec la nature. Les eaux minérales de Sembrancher sont issues de ce terroir magnifique, elles bénéficient d’une localisation privilégiée, avec des sites à proximité, réputés dans le monde entier (Lac Léman, Le Cervin, Le Mont Blanc…).
Si nous partageons souvent notre vision de cet écosystème d’exception, aujourd’hui nous levons le voile sur un tournage inédit, où la respiration parfois s’est interrompue dans un instant suspendu hors du temps… 6 mois de préparation, des prises de vue d’une grande beauté réalisées par la société Colla Images.
Nous vous invitons à découvrir les coulisses d’un film où l’émerveillement simple prend toute la place et durant lequel @Sophie Schwery Colla et @Gianluca Colla nous partagent leur expérience.
« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages mais à avoir de nouveaux yeux » (M. Proust) … Et si vous changiez votre regard sur Le Mont Catogne et son environnement ?
Sophie, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vous et vos expertises
Avec plaisir !
Gianluca est originaire de l’Italie du Nord, moi je suis née à Martigny (en Valais Suisse).
Nous avons passé presque 20 ans à Zürich, qui avant était un peu comme notre base. Nous sommes les cofondateurs de la société de production @Colla images, et travaillons ensemble depuis 2013. Gianluca est photographe affilié à l’agence National Géographic.
Au fil des années, il a étoffé son expertise vers la vidéo. Une évolution souhaitée par nos clients qui désiraient bien souvent des photos et des films. Un glissement qui s’est fait naturellement et de façon très épanouissante pour lui, car cela lui a permis de s’exprimer encore plus aisément, avec plus de temps, en implémentant de la musique, du montage.
Il a été rapidement parfaitement à l’aise et dans son élément au cœur de cette pratique de communication. C’est un professionnel très technique, passionné par la musique. Quand il compose une vidéo, c’est à chaque fois tout un ensemble qu’il fait vivre, dans une alchimie créative et singulière.
Pour ma part, je viens aussi de la photographie, mais orientée davantage dans la colorimétrie, la vente, la partie graphique aussi. Jusqu’en 2020, nous intervenions essentiellement hors Suisse, davantage en Europe et aux Etats-Unis. Après le Covid, nous nous sommes relocalisés en Valais, et nous avons changé notre point de vue.
Nous travaillons depuis majoritairement avec de clientèle suisse.
Focus sur les coulisses du Film Sembrancher, un tournage inattendu, des émotions fortes
Le Film Sembrancher, une singularité ?
Incontestablement !
Pour nous il était particulièrement important de réaliser quelque chose de très bon, même si bien entendu c’est le cas à chaque mission car on essaie toujours de faire au mieux.
Mais là précisément avec Sembrancher c’était différent. Sans doute avec un enjeu plus fort à nos yeux. Nous avons en effet un réel attachement aux personnes au-delà du produit, car nous connaissons depuis longtemps Christian Guex (Dirigeant de Sembrancher). Oui pour nous, c’était un gros challenge, et nous avons été très touchés qu’ils acceptent de travailler avec nous.
Ce qui a été particulier également dans cette mission, c’est que les responsables de Sembrancher, Christian mais aussi Olivier Genin (Cofondateur et Dirigeant de la S.E.E.M.S) savaient précisément ce qu’ils voulaient.
Ils avaient un cahier des charges très précis, ce qui n’est pas fréquemment le cas. En effet, la plupart du temps nous collaborons nous devons interpréter les besoins et les envies des entreprises avec qui nous collaborons, ce qui n’était pas le cas avec Sembrancher. Avec eux tout était très précis, ils avaient les idées d’une grande clarté sur leur intention, leurs envies, leurs besoins.
Comment s’est déroulé le tournage, des défis ?
Oui j’en vois 3 principaux !
Le premier challenge concerne la diversité des endroits que nous devions filmer, pour les inclure dans une vidéo de moins de 2 minutes : Le Catogne, le Cervin, le Mont-Blanc, un Gypaète, un chien Saint-Bernard….
Le second défi, qui a été sans doute le plus dur à relever, fut de composer avec une météo capricieuse. Une météo qui est restée très longtemps assez mauvaise avec en miroir un timing de sortie du film incompressible. La durée de tournage se réduisait, et il nous fallait sortir le film pour juillet. On voyait les semaines passer, les heures de tournage glisser, c’était vraiment stressant. Nous avons continuellement reculé les jours de tournages pour attendre une météo adéquate. Ça a été complexe, la fenêtre a été courte pour tourner les bonnes images, puis les monter.
La 3ème difficulté aura été l’accès aux sites et notamment au Mont Catogne. Nous vivons en Valais et l’observons pourtant chaque jour, mais nous n’avions pas réalisé que pour monter jusqu’au sommet, il nous faudrait presque une journée de marche. Il n’a pas l’air comme ça, mais il est très difficile d’accès. Pour finir nous avons dû recourir à un hélicoptère pour être déposés au bon moment, au bon endroit. Nous avons dû déplacer au moins 10 fois les prises de vue de ce tournage, car Gianluca, très exigeant, souhaitait absolument une lumière bien précise. Il a été récompensé de sa patience et de son audace car finalement il a obtenu une lumière plus qu’extraordinaire. Cela a été un moment juste incroyable pour lui, même si on peut dire que cela nous a fait transpirer… ;)…
Au final ça n’a pas été un tournage facile, mais c’est ce que l’on adore ☺
Pour le Gypaète, animal fascinant mais difficile à capturer en images comme on le souhaitait, cela a été vraiment très compliqué. Nous étions en contact avec plusieurs ornithologues, nous avons fini par composer avec le matériel de l’un d’entre-eux.
Des moments inattendus, des rencontres ?
Le gros moment fort de ce tournage a été la découverte du Catogne, véritablement !
Il est là devant nos yeux et on a l’impression qu’il est facile à gravir, mais en réalité c’est une montagne très difficile à atteindre. Gianluca qui a voyagé dans le monde entier, qui a été filmer dans les 4 coins du monde – on peut d’ailleurs dire qu’à 47 ans, il a passé plus de temps à l’étranger qu’ici en Suisse -, avait des étoiles dans les yeux en revenant du Catogne.
Il m’a appelé sur place et m’a dit de là-bas :
« c’est la plus belle sortie en montagne que je n’ai jamais faite, c’est tout simplement incroyable ».
Quand j’ai regardé les rushs au montage, il y avait comme une pluie de petits glaçons, c’était comme un instant hors du temps, inédit… Gianluca m’en a pratiquement parlé pendant 2 heures tant il était ému et même bouleversé par cette expérience.
Ce qui est extraordinaire c’est que oui, c’est difficile, mais cela en vaut la peine. Cette image nous a coûté énormément d’efforts et d’énergie, mais quelle récompense au final…
A côté de cela, certaines images ont été tournées avec un drone.
Pour l’anecdote, Gianluca a préféré faire décoller 2 drones en non un seul. Il en faisait décoller un puis le récupérait, en un faisait décoller un second puis le récupérait. Les conditions météo étaient venteuses, et il était terrorisé à l’idée de perdre un drone… Non pas pour le drone en lui-même, mais pour les images qu’il détenait. En se disant « Si le drone se crash et que je n’arrive pas à récupérer ces images uniques, ce sera terrible ».
Il a croisé des bouquetins, des chevreuils, un aigle…
Vos rencontres avec le Saint-Bernard ?
Encore un moment magique !
Gianluca voulait une lumière bien spécifique, qui n’était possible que durant le moment où les chiens prennent leurs repas. Nous avons finalement eu une fenêtre très tôt le matin, qui pouvait convenir à la fois aux besoins des Saint-Bernard et à celui de Gianluca. Nous sommes arrivés à l’Hospice du Grand Saint-Bernard dès 6h, pour nous préparer, installer le matériel. L’endroit était vide de tous les habituels touristes et promeneurs, nous étions seuls, c’était magique !
Nous nous sommes retrouvés sur ce col du Grand Saint-Bernard qui est juste sublime, et habituellement très fréquenté, dans un calme et une sérénité extraordinaire.
Nous sommes très habitués aux animaux et nous avons déjà tourné il y a quelques mois à pour la Fondation Barry, mais ce chien m’étonnera toujours ! Les Saint-Bernard sont paisibles, même un peu patauds, on peut dire qu’ils sont le calme incarné.
Quelle expérience émotionnelle retenez-vous de ce tournage ?
Les mots qui nous viennent sont une découverte différente de notre environnement, alors que nous y habitons, et que nous avons l’habitude d’y tourner des images.
Réaliser ce film pour Sembrancher a été beaucoup plus introspectif qu’un autre tournage, car nous étions souvent seuls, contrairement à d’autres tournages où il y a souvent beaucoup plus de monde…
C’était assez profond, intense, époustouflant d’authenticité !
Un mot de la fin ?
Lors de ce tournage nous avons ressenti encore plus intensément l’essence même de notre travail. Nous sommes particulièrement conscients de la chance que nous avons de faire ce que nous aimons, pour des gens que l’on aime, que l’on respecte, pour des produits que nous apprécions… Et cerise sur le gâteau, en découvrant des endroits avec un autre regard.
Des sites qui sont pourtant là juste sous nos yeux, mais que nous avons pu explorer avec un autre regard.
Encore une fois, ce moment avec le Mont Catogne a été juste incroyable, la joie en barre !
Faire matcher entre elles toutes les images des différents sites filmés a été difficile, mais nous espérons avoir été à la hauteur des attentes de Sembrancher.